Ana vient de célébrer ses 24 ans, cette jeune madrilène est la présidente de l'association Le miroir concave. Elle a passé une grande partie de sa vie dans des Centres de santé dont les thérapeutes ont essayé de lui arracher les cristaux de ses veines. Son dossier clinique montre trois tentatives de saut mortel avec une double pirouette, mais elle n'a jamais réussi à se débarrasser du filet. Ana aime bien les tatouages de papillons noirs et de rayer les nuits sur sa peau; par contre, elle déteste parler de sa cicatrice et des projets d'avenir.
Ana a présenté son association le dimanche dernier, elle portait une robe de soirée rouge et une auréole mélancolique, elle a essayé de sourire à plusieurs reprises, mais les papillons ont commencé à sortir de la cicatrice de ses ailes. Des journaux locaux et un magazine spécialisé dans des ombres chinoises étaient présents dans l'inauguration. Le vernissage a été très agréable, il y a eu des champagnes des et feux d’artifice dans ses yeux.
La maladie et Ana s'étaient déjà croisé sans le savoir onze ans auparavant, sans s'apercevoir que la douleur de l'oubli génère la cicatrice. Ana n'avait que treize ans quand elle a connu à Mia et elles ont commencé à habiter sous un château de sable. Les deux femmes sont devenues complices qui se bâillonnent la bouche mutuellement pour réinterpréter les signaux de fumée. Les archétypes de beauté constituant pour elles une sorte d'autodestruction du miroir comme la forme la plus simple de survie. La première thérapeute qui l'avait traitée a souligné que son cœur était comme un coffre où habitait une chrysalide. Ana a déclaré qu’un jour elle avait trouvé un message dans l’écho d’une bouteille et qu’à partir de ce moment-là, elle ne savait plus quoi apporter au désert de son île.
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lunes, 28 de marzo de 2022
Ana et Mia
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