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lunes, 4 de julio de 2022

Héritocracie

 La liberté est la capacité de développer notre essence de manière harmonieuse au sein de la collectivité. L’égalité est à son tour une condition sine qua non pour parvenir à l’émancipation de l’être humain et rompre avec la dynamique matérielle et symbolique de domination. En revanche, le néolibéralisme autoritaire interprète la liberté comme une sorte d’égalité des chances, en omettant qu’il existe une minorité ostentatoire du capital et du patrimoine qui accroît les inégalités entre les classes, favorisant la concentration de richesse et la reproduction endogamique de ses prébendes. Dans cette perspective, le fait d’être né dans une classe sociale déterminée influe en grande partie sur l’avenir de l’individu. D’autre part, pour maintenir ce récit d’injustice, les élites socio-économiques ont besoin de toute une structure tentaculaire idéologique qui discipline les consciences; autrement dit, pour préserver le modèle systémique d’assujettissement, il est nécessaire de développer une biopolitique (en utilisant la terminologie de Foucault) pour gérer chaque spectre objectif comme subjectif de la existence. Ce n’est que sous une hégémonie culturelle néolibérale que l’on peut légitimer le mode de production capitaliste : structure où l’exploitation de l’être humain et la mise en compétition brutale de tous contre tous, constituent le leitmotiv de son expansion; en reproduisant l’axiome de Thomas Hobbe « homo homini lupus est ».


 Par ailleurs, l’héritage patrimonial et les privilèges de classe continueront de reproduire d’énormes inégalités entre le peuple et l’oligarchie. L’individu est conditionné par le champ social et symbolique auquel il appartient, déterminé par l’habitus et la normalisation des structures de pouvoir/domination - "théorie de champ" développée par Pierre Bourdieu-. Dans la même veine, des termes comme travail dur et méritocratie cachent une dialectique bourgeoise de réalité déformée. Un enfant d’une famille travailleuse ne jouira jamais des mêmes chances qu’un membre de l’élite parce qu’il partira d’un milieu matériel et social diamétralement opposé; c’est-à-dire une sorte de cartographie de domination à la fois objective et subjective, recréée pour que la caste puisse maintenir et reproduire ses privilèges au détriment de la majorité subordonnée. Méritocratie ou héritocracie: reproduire le statu quo de classe privilégiée en maintenant les facteurs déterministes, sociaux et économiques.

 Pour corriger cette anomalie démocratique, il faut promouvoir les politiques de redistribution et la propriété collective en tant que facteur de développement public. Il est essentiel de socialiser les sources de richesse, ainsi que de nationaliser les secteurs clés de l’économie. Les déséquilibres sociaux sont incompatibles avec les aspirations d’une démocratie hautement développée. Reproduire les privilèges va à l’encontre de l’évolution de l’être humain et de ses aspirations émancipatrices. Malheureusement, les forces progressistes se trouvent dans un contexte difficile parce que l’axe sociétal a basculé à droite et l’extrême droite à cause d’un capitalisme numérique qui a généré un état d’assimilation des valeurs néolibérales : individualisme exacerbé, manque d’empathie sociale et admiration pour les personnes ayant un statut social élevé.

 La liberté est construite collectivement où l’émancipation est le fruit de l’égalité et du développement de la société. Or, le modèle économique réactionnaire et la répartition scandaleuse des richesses condamnent les sociétés à l’involution prédatrice. En revanche, la promotion de la liberté et de l’égalité est le moteur de la démocratie sociale. Il faut remplacer la méritocratie (c’est-à-dire l’héritocratie) par la justice sociale.

Article publié dans l’hebdomadaire Politis numéro 1712

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